EPOPEA, exposition du 5 septembre au 25 octobre 2020
Samedi 5 septembre 2020, ouverture de l’exposition en présence de l’artiste de 14h30 à 18h30
Dimanche 20 septembre, présentation par l’artiste de “L’atelier des possibles”, édition réalisée dans le cadre des ateliers pédagogiques
Accueil limité à 10 personnes dans le respect des gestes assurant la sécurité de tous, port du masque obligatoire
Toujours sensible au contexte de ses interventions, Benoit Pierre convoque et télescope les grands mythes qui ont forgé notre héritage culturel. Son art tient de l’enquête : il s’attache à mettre en évidence la fragilité du monde, par la somme d’opérations de lecture, de citations, de détournements et de réminiscences, d’hommages et de traductions formelles.
Son exposition précédente mettait en doute l’éloge du progrès ; à Thouars, l’artiste traque et ébranle les certitudes communément admises dans ce que l’on nomme le roman national, et repose obstinément la question de la transmission et du legs. D’où venons-nous? Quels récits nous traversent et nous façonnent?
À l’issue de sa résidence à Thouars entamée il y a un an, interrompue mais aussi nourrie par l’expérience du confinement, l’artiste imagine pour la chapelle Jeanne d’Arc une exposition riche d’œuvres inédites. Son titre, EPOPEA, s’affirme et se biffe à la fois, comme pour mettre sur la sellette le legs des épopées : il permet à l’artiste de déployer plusieurs problématiques autour de l’héritage guerrier, en s’appuyant notamment sur la singularité d’un monument aux morts situé sur l’esplanade du Château de Thouars. Ce monument incarne la boucle martiale dont il paraît si difficile de sortir, et qui fait partie des grands paradigmes humains, oscillant entre construction et destruction : il met en scène deux soldats armés, l’un couché au sol, blessé mais pas encore mort, et l’autre qui met en joue, prêt à tirer.
À partir de cette image et de nombreux autres matériaux de réflexion collectés dans la ville et ses alentours, Benoit Pierre propose une expérience spéculative, où les histoires, la grande et la petite, sont intimement connectées. Vaste installation communicante et résonnante, EPOPEA s’offre ainsi comme un exercice combinatoire passionnant, où les pièces s’avèrent subtilement liées les unes aux autres.
Éva Prouteau, extrait du communiqué de presse
Vue de l’exposition EPOPEA
L’HUMEUR D’ALBERTINE
Voiture, film noir étirable, chandelle, haut-parleur, 1,45 x
3,70 x 1,65 m, 2020