Exposition du 25 novembre au 17 décembre 2023
Et du 5 janvier au 18 février 2024
Vernissage le samedi 25 novembre à 11h en présence de l’artiste
Ouvert du vendredi au dimanche, de 14 h à la tombée du jour
Ou sur rendez-vous au 05.49.66.66.52
Fermeture annuelle du 18/12/2023 au 04/01/2024
Entrée libre
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Retrouvez Florian de la Salle à l’occasion de son exposition Balai masque présentée jusqu’au 19 décembre au centre d’art Rurart (Rouillé).
© Florian de la Salle
EN CASCADE
Notes sur l’exposition de Florian de la Salle à La Chapelle Jeanne d’Arc
Florian de la Salle est un artiste préoccupé, comme prédisposé à porter son attention, et être attentif n’est pas si simple. Être attentif est une disposition particulière, elle donne une capacité singulière, celle de l’observation, et « chez » Florian de la Salle la faculté de regarder est encouragée par cette idée que voir peut conduire à un certain émerveillement.
Florian de la Salle s’émerveille réellement de ce qu’il voit apparaître lors de ses expériences et c’est sans doute l’une des particularités étonnantes et touchantes de son approche ; être capable de laisser une part d’indéterminé se révéler. Ne pas contrôler est à l’évidence un principe actif à l’œuvre ici.
Cette absence de contrôle ne signifie pas un manque de maitrise, bien au contraire. En effet, la pratique de Florian de la Salle repose sur un ensemble de techniques et de savoirs faire très variés, mais jamais utilisés à des fins préétablies, où les accidents sont même les bienvenus. C’est là toute la différence. Dire que la démarche de Florian de la Salle est expérimentale ne suffit pas, dire que l’art est du domaine de la recherche serait un peu trop convenu, il faut aller au-delà.
Il faut aller au-delà, ou alors au plus près des expériences produites. Par exemple, prendre le temps de suivre la lente progression d’une encre noire dans la fibre d’un papier buvard, donnant naissance à une immense peinture. Nous pouvons considérer cette peinture comme une manifestation singulière du temps nécessaire à sa création. Nous pouvons percevoir en elle une forme particulièrement liée à sa durée, elle porte en quelque sorte les traces de son écoulement, ce qui nous conduit à penser la pratique de Florian de la Salle sous l’angle de sa gravité.
Le mot lui convient parfaitement, l’artiste l’affectionne même particulièrement en raison de son double sens ; la gravité est une propriété à la fois physique et un sentiment que l’on peut éprouver, elle est ce « poids » matériel et immatériel qui accompagne nos existences. Florian de la Salle est un artiste préoccupé car inquiet d’une certaine façon. Se poser de nombreuses questions est le propre de l’inquiétude, et toute question ne nécessite pas forcément de réponse, elle est une façon de cheminer, de réfléchir.
Exposer dans une chapelle ne va pas de soi, pour appréhender cette situation Florian de la Salle s’est entre autres choses rappelé que les lieux de culte sont souvent construits sur une sépulture, elle-même à cet endroit parce que se trouvait là un arbre, dont l’existence est dépendante de l’ensoleillement. Autrement dit, il n’est pas rare qu’une chapelle soit bâtie sur la présence de la lumière. Tout un programme…
Comme on le sait, la lumière est composée de couleurs. Comme on le sait, mais on le voit peu en réalité, car cette réalité est bien souvent impalpable, nous en avons peu conscience même éveillé·e·s par quelques photométéores de temps à autre… Et bien c’est précisément là que la réflexion de Florian de la Salle par son sens de la « gravité », par ses préoccupations, par ses questions, vient à la rencontre de ce lieu si particulier et donne lieu à différentes tentatives pour rendre visible ce qui, à première vue, nous échappe.
Il serait pourtant caricatural de réduire la démarche de Florian de la Salle à cet exercice de révélation où une encre noire délivre des couleurs à priori invisibles, où des blocs de secours projettent discrètement des halos de lumières, où des monotypes plongés dans la pénombre sortent de leur bidimensionnalité pour prétendre au volume. Ce serait caricatural, ou plutôt incomplet. Pour être plus juste, il faut revenir à la notion d’émerveillement : ce sentiment mêlé d’admiration et de surprise est au cœur de la démarche de Florian de la Salle.
Oui, cette forme incroyable suspendue dans la nef, le transept et le chœur de La Chapelle, ces arcs en ciels impromptus de la crypte qui accompagnent ces monotypes plongés dans la pénombre sont les signes d’une acuité que nous sommes invités à partager. Cette acuité à un nom, Florian de la Salle l’incarne particulièrement ici, dans cette exposition intitulée Cascade ; la sensibilité.
Martial Déflacieux
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FLORIAN DE LA SALLE
Né le 27 janvier 1985 à Schiltigheim, il vit et travaille à Buxerolles. Florian de la Salle est artiste chercheur et enseignant. Il vit et travaille à Buxerolles, près de Poitiers. Son travail apparaît au sein d’expositions personnelles et collectives dans différentes institutions culturelles (Musée National Adrien Dubouché à Limoges, Musée des arts Décoratifs et du Design de Bordeaux, Biennale Internationale d’Art Contemporain de Melle, centre d’art Le Bon Accueil à Rennes, centre d’art Bastille de Grenoble, centre d’art de Flaine…). Il fait partie de plusieurs collectifs d’artistes, dont Société Véranda avec Emilien Adage, Réaction avec Dominique Robin, et Collectif ACTE. Il fait partie de DDAA (Documents d’Artistes Nouvelle-Aquitaine).