Entrée libre sonne comme une invitation à découvrir Thouars autrement. Françoise Pétrovitch pose son regard au cœur de la ville et transforme notre environnement quotidien. Difficile de constater qu’une nouvelle vitrine se ferme. Plus excitant d’y sentir une vie revenue grâce au dessin, aux dessins de Françoise Pétrovitch. Un oiseau dans le creux des mains, des masques sur des visages d’enfants, des corps humains, d’animaux, la voix des passants, des jeunes filles se tiennent par la taille… Peut-être les acteurs d’un film d’artiste, en tout cas une présence réelle pour se faire son cinéma en couleur.
Grâce au film montré dans la chapelle, le public profite de plusieurs points de vue pour découvrir les dessins peints sur les vitrines des magasins n’ayant plus d’usage commercial. Ce support transparent permet le regard traversant pour ce dessin vu de l’extérieur puis de l’intérieur. La porte s’ouvre à nouveau, le visiteur peut se sentir un temps, très proche de ce que l’artiste aura vu et entendu. Le reflet de la lumière d’été sur les vitres et la voix des passants, des bruits sourds venus de la rue. Elle a cherché le passage pour nous montrer que son travail d’artiste est de nous emmener sur un territoire inconnu, pour qu’une nouvelle histoire s’invente.
Deux vidéos de l’artiste existaient déjà, Le loup et le loup, 2011 et Écho, 2013, mais c’est la première fois que Françoise Pétrovitch choisit de tourner un film. De la prise de vue jusqu’au montage des images et des sons, Hervé Plumet, Lucie, Paul, l’ont accompagnée tout au long du tournage et du montage pour faire exister le film. Puis, elle a construit une salle de projection pour installer cette œuvre dans l’espace de la chapelle. En recréant la salle obscure au cœur de cette chapelle en pleine lumière, l’artiste replace au centre de l’exposition, l’activité d’un cœur de ville aujourd’hui excentrée. Un va et vient entre l’extérieur et l’intérieur de vitrines vides, l’intérieur et l’extérieur de l’espace d’exposition. En sortant de la chapelle, certains dessins sont toujours là sur une vitrine au détour d’une rue, clin d’œil à qui veut bien se demander ce qui a bien pu se passer pour en arriver là, et dessiner ici.