À Thouars, Monstrare est constitué de : Émilien Adage, Xavier Antin, Maxime Bichon, Maxime Bondu, Simon Boudvin, Éléonore Cheneau, Mathilde Chénin, Hélène Cressent, Laurence Descartes, Sarah Duby, Chloé Dugit-Gros, Rémi Duprat, Francesco Finizio, Nikolas Fouré, Aurélie Godard, Julien Griffit, Bambou Govoretsky, Gaël Grivet, ÎLE/MER/FROID, Donovan le Coadou, Les Frères Chapuisat, Seulgi Lee, Bénédicte le Pimpec, Joëlle le Saux, Mathieu Loctin, Ceel Mogami de Haas, Benoît-Marie Moriceau, Thomas Mouillon, Pierre-Yves Morizur, Blaise Parmentier, Arnaud Pearl, Guillaume Pellay, Pascal Rivet, Guillaume Robert.
Monstrare est une initiative collective débutée à Brest en 2007. Elle a pour but de réunir des forces et des esprits afin d’engendrer des réflexions sur et à partir de pratiques artistiques et curatoriales contemporaines. La structure évolue depuis sa fondation au gré de ses membres et de leurs pratiques respectives. Depuis 2012, Monstrare occupe une ancienne carrière de tuffeau datant du 17e siècle qui s’étend sur de près de 30 000 m2 et trois niveaux. Site troglodytique puis champignonnière, il est aujourd’hui reconverti en camp d’exploration : Le Monstrare Camp : Dampierre.
Après une première édition en 2012 avec le Centre d’art de Neuchâtel, le Monstrare Camp : Dampierre est devenu un rendez-vous annuel, un moment de villégiature, d’échanges et d’expérimentations au sein du domaine primitif des grottes. Invité à collaborer avec le centre d’art de Thouars en 2016, le Monstrare Camp poursuit sa réflexion et propose une nouvelle articulation pour sa quatrième édition. Un fort écho existe entre la chapelle de Thouars et l’ancienne carrière de Dampierre, outre leur matérialité — la pierre de tuffeau —, ces espaces entrent en résonance par une énergie sensible et la présence de forces telluriques. Afin de travailler sur ce lien et de partager cette expérience, le projet du camp propose d’établir une connexion par flux vidéo depuis Dampierre vers la chapelle et de poursuivre les activités sur le site.
L’Ermite au blazer raisin
L’âge d’or n’est pas dans le passé, il est dans l’avenir. D’abord personne n’en voulait de la peinture de Signac, elle est restée dans son atelier, jusqu’à sa mort. Au Temps d’anarchie. Le vignoble s’arrête net. Au nord-est du château, le plateau de tuffeau s’écroule en falaises, laisse le fleuve couler. Le troglodyte est habité. De la fumée s’échappe de la roche. Réseaux de cavités immenses et béantes, galeries enfouies plus profondément, tout est chez lui. Ils sont venus chez lui. Les ronces et les herbes folles ont mangé les terrasses. La ferraille, les carcasses de Buick, de Chevrolet, et les sommiers à mycélium s’entassent. Ils sont venus, les cous rouges, affublés de vestons et de chaussures trop grandes, ils s’activent, travaillent sans raison, se reposent sans motif, improvisent leur temps. Il ne pose pas de questions, ni sur le nom qu’on leur donne, ni sur les motivations de leur séjour. Dans la chapelle, plus loin, on trouve l’écho de ces formes, de ces paysages, de ces corps. Dans une tentative de transmission, une caméra solitaire enregistre ; un flux nous parvient, il s’offre en direct, et en une succession de légers différés, un, deux, trois, quatre fois, puis disparaît. Les images s’accumulent, éparpillées par ceux qui animent son corps, ermite au blazer raisin.